Marie-Pierre BORDAZ

Psychologue – Neuropsychologue – Ingénieur de recherche en neuropsychologie et neurosciences clinique

 

Rééduquer (?)

Ce terme, bien qu’usuel, n’est pas approprié. Il laisse entendre que la prise en charge va permettre d’établir ou de rétablir, de trouver ou de retrouver, une fonction absente. Ceci n’est pas vraiment le cas ! Il serait plus juste de parler d’adaptations, de remédiation ou de compensation mais par commodité, nous emploierons le terme "rééducation".

Pourquoi "rééduquer" ?

Contrairement aux autres cellules, celles du système nerveux central ne se régénèrent pas ; ou peu ; ou très mal (et surtout, on ne sait encore pas vraiment ni pourquoi, ni comment). Toutefois, une récupération fonctionnelle spontanée est souvent constatée durant les premiers mois suivant une phase aiguë d’affection (bien que variable d’un cas à l’autre). Nous savons que la précocité de la prise en charge augmente cette récupération et que plus la personne est jeune plus les améliorations seront importantes. Ceci est la manifestation de la plasticité cérébrale.

D’autre part, lors de la "rééducation" sont mises en place des techniques de compensation, d’apprentissage, de remédiation, … qui s’appuient sur des méthodes expérimentées, elles-mêmes basées sur des modèles cognitifs,  qui ont montrées leur efficacité.

Procédure pour la "rééducation" ?

La "rééducation" est établie à partir des résultats obtenus au bilan Neuropsychologique, en fonction des faiblesses et ressources de la personne. Ce bilan aura permis d’identifier les différentes causes possibles des troubles, de déterminer les modes de traitement de l’information, les facteurs aggravants et les stratégies de compensation adéquate selon la situation.

La "rééducation" peut demander une à deux séances par semaine. Il est préférable qu’elle ne soit ni trop longue, ni trop courte, c’est pourquoi, généralement elle sera de 45mn. Une évaluation est réalisée par le psychologue, à chaque séance, de manière à rectifier la prise en charge, en tenant compte du degré de difficulté, au fur et à mesure de la progression de la personne. Néanmoins, cette évaluation ne donne pas lieu à un bilan, c'est à partir de la difficulté éprouvée par la personne que le psychologue va modifier le contenue de la séance.